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jeudi 20 novembre 2008

Europeana

Pour une fois que quelque chose d'intéressant est fait sur le plan culturel et au niveau européen...
Autant le souligner!

Aujourd'hui a ouvert "Europeana" la bibliothèque numérique de l'Europe censée concurrencer Google.

2 millions d'oeuvres sont déjà disponibles. Elles sont classées par type de média et par date, notamment. On peut aussi faire une recherche un peu plus fouillée par langue, etc...

La recherche devrait être assez simple puisqu'elle répond au question "Quoi, qui, quand et où?"

Le seul soucis... et de taille puisqu'en Europe, nous sommes environ 750 millions de citoyens, c'est qu'il n'est pas encore possible d'accéder au site...

Il faut dire qu'avec 10 millions (chiffres qui restent à vérifier) de connections... "la demande" a été bien plus forte que "l'offre" de... 3 serveurs... et de 6 désormais, en fin de journée. Pour rappel, Google Books bénéficie des 1 000 000 de serveurs de Google, qui certes fournit toute la planète.

Cela fait donc plus d'une heure que j'essaie en vain d'accéder à la page d'accueil d'Europeana.

L'Europe culturelle avance avec l'ouverture de ce service qui ambitionne 10 millions de références d'ici 2010 (c'est à dire au moins 6 millions d'oeuvres pour le lancement officiel en 2010 ndlr)

Mais pourquoi donner aussi peu de moyens en aval d'un tel projet?

l'UE finance bien la numérisation des oeuvres, le stockage mais pas la distribution?

Est-ce là la vision de la Culture à l'échelle de l'Europe? Si oui... Je comprend mieux pourquoi on nous redit sans cesse qu'il faut d'abord lutter contre le piratage des oeuvres sur internet, avant de penser à promouvoir des offres légales et intéressantes!

J'en reviens à mon idée de base qui reste quand même qu'il faut saluer le mérite et l'existence d'un tel projet culturel!

Ps : après une heure d'attente je suis enfin arrivé sur la page d'accueil... Une recherche sur Candide de Voltaire m'a donné du fil a retordre pour pouvoir afficher le livre en français pendant un bon quart d'heure.

lundi 17 novembre 2008

Ils arrêtent leurs études pour pouvoir payer la RIAA

Si après la lecture de cet article, vous vous dites que ça n'arrivera pas en France, vous vous trompez!

C'est un avant-goût de la future loi "Création & Internet".

Personnellement, même s'il faut bien reconnaître que ces étudiants ont commis une faute, je me dis que cela ne vaut pas de leur gâcher leur avenir!

Et vous? Qu'en dites vous?

Ps : je voulais faire une longue tirade au début... Mais j'ai pas trouver les mots... J'ai pas d'inspiration aujourd'hui... J'y reviendrai peut-être plus tard.

lundi 10 novembre 2008

Licence 3G : un revirement du gouvernement favorable à Free ?

Soit le gouvernement réalise que le retour à la croissance passe par un jeu plus franc de la concurrence sur le marché gelé des télécommunications, soit le poil-à-gratter jeté par Free sur ses projets de régulation des télécoms commence à faire son effet. Le fournisseur d'accès à Internet, qui s'est publiquement opposé à la loi Création et Internet après l'avoir soutenue, et qui a moqué le projet de filtrage que souhaitent mettre en place les ministres de l'intérieur Michèle Alliot-Marie et de la famille Nadine Morano, pourrait finalement obtenir sa licence 3G. Alors que le plan d'Eric Besson présenté le mois dernier ne laissait aucun espace aux espoirs de Free, le journal La Tribune a publié samedi une note de Matignon qui révèle que le cabinet du premier ministre souhaite au contraire favoriser l'entrée d'un quatrième opérateur sur le marché.

D'après cette note, dont le contenu a été confirmé par Matignon, deux scénarios seraient à l'étude. Le premier, qui a la préférence du gouvernement, consisterait à attribuer un lot de fréquences de 10 MHz à un nouvel opérateur, et un lot de 5 MHz ouvert à toutes candidatures, y compris des opérateurs en place. Le deuxième scénario viserait à attribuer les fréquences en trois lots de 5 MHz ouverts en tous, en favorisant l'attribution des trois lots à un nouvel entrant.

Conformément à l'avis de l'Arcep, qui régule les télécommunications en France, la possibilité d'attribuer l'ensemble des 15 MHz à un seul opérateur serait écartée.

Matignon, qui avait remis le dossier à 2009, souhaiterait désormais aller au plus vite. Là encore fidèle à l'avis de l'Arcep, le premier ministre souhaiterait qu'un débat soit organisé au Parlement dès ce mois-ci pour "opérer sans plus tarder un choix entre les deux scénarios", et attribuer les fréquences au premier semestre 2009.

Le fruit d'un marchandage européen ?

C'est pourtant Nicolas Sarkozy lui-même qui a souhaité faire obstacle à l'entrée de Free sur le marché des télécommunications. Le Président de la République souhaite maintenir les bénéfices des trois opérateurs actuels à leur niveau actuel, pour ne pas fragiliser ni les perceptions d'impôts (TVA et impôt sur les sociétés) qui apportent une contribution importante au budget de l'Etat, ni le financement de l'audiovisuel public. Le projet de loi présenté par Christine Albanel prévoit en effet qu'une taxe sur les bénéfices des opérateurs finance France Télévisions et Radio France après la suppression de la publicité. Or plus il y aura de concurrence, plus l'assiette de cette taxe sera affaiblie.

Puisqu'il est inimaginable que Matignon agisse contre l'avis de Nicolas Sarkozy, le Président a probablement changé d'avis sur le dossier. Peut-être a-t-il reçu quelques pressions amicales de la part de ses homologues européens. Et peut-être même est-ce cette ouverture à la concurrence que le Président de la République a marchandé contre l'obtention d'une majorité qualifiée des Etats membres au prochain Conseil des ministres, en faveur d'un retrait de l'amendement 138 anti-riposte graduée.

Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com

mardi 4 novembre 2008

Nicolas Dupont-Aignan juge l'Hadopi anticonstitutionnelle

Alors qu'il était encore membre de l'UMP, le député de l'Essonne Nicolas Dupont-Aignan avait fait partie en 2006 des sept députés de la majorité à voter contre le projet de loi sur les droits d'auteur et les droits voisins dans la société de l'information (DADVSI). Parmi eux figuraient également Christine Boutin, qui a depuis troqué son silence contre un ministère. Classé au centre-droit d'influence gaulliste avec son mouvement Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan n'a pas changé d'un iota son point de vue sur la lutte contre les échanges de fichiers sur Internet.

Déjà signataire de la pétition lancée par le magazine SVM contre la loi Création et Internet, le député s'est indigné vendredi sur son blog du vote par les sénateurs du projet de loi créant l'Hadopi, la haute autorité administrative chargée de mettre en oeuvre la riposte graduée. "L’indécence n’a plus de limite", condamne-t-il. "Alors qu’on annonce un feu roulant de plans sociaux, de mises au chômage technique, le gouvernement n’a rien trouvé de mieux que de déclarer l’urgence sur le projet de «riposte graduée» sur Internet visant à confier à l’industrie du divertissement le contrôle d’une juridiction d’exception qui supervisera une «haute autorité» chargée de la surveillance généralisée des internautes dans le but de détecter des échanges de MP3 ou de DivX".

"Les sénateurs viennent de voter le projet absurde de la ministre de la culture", écrit-il au lendemain du vote à la haute assemblée. "On croit rêver, au moment où la majorité à l’assemblée nationale refuse de taxer les stock-options, celle du sénat s’attaque à la liberté des échanges quand à elle très positive sur internet".

"Honnêtement le système des échanges financiers cause bien plus de problèmes économiques que celui des systèmes « peer to peer » !"

Le député estime que l'Hadopi est "une juridiction d’exception dont il est clair qu’elle sera illégale car anticonstitutionnelle". Sans suprise, il votera contre.

Ironie du sort, c'est auprès de l'Europe et du Parlement Européen qui a voté à 88 % pour l'amendement Bono anti-riposte graduée que Nicolas Dupont-Aignan, eurosceptique convaincu, a trouvé jusqu'à présent son meilleur allié.

Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com